lundi 11 mai 2009

Choisir, c'est mourir...





Savasana. Posture du cadavre en sanskrit. Etrangement, une de mes préférées ! Surtout lorsque les rayons du soleil s'en mèlent...

Un ami m'a dit l'autre jour : "pour moi, choisir, c'est mourir!" Sur le moment, mon premier réflexe a été de dire :"je ne crois pas avoir de problèmes de choix. A priori, sur les petites choses de la vie quotidienne, choisir, c'est facile pour moi. Je repasse rapidement dans ma tête, les rares fois où j'ai dû prendre des décisions importantes. Le métier par exemple... Je dois avouer que j'ai sérieusement traîné avant de prendre une orientation professionnelle ferme et définitive. Mais, bon, une fois prise, je m'y suis tenue.. et encore aujourd'hui, je poursuis la même activité (avec des hauts et des bas comme tout le monde ! )

Deuxième choix important : le mariage. J'ai foncé aveuglèment en faisant confiance en la vie.

Troisième choix : l'enfant ou pas ? J'ai soigneusement évité la question pendant des années, jusqu'à la trentaine. L'année de mon mariage, j'étais soit disant convaincue de vouloir donner la vie. Mais j'avoue que plus les années passent, moins ce choix ne me paraît évident. A quoi bon ? Après tout, des enfants, ce n'est pas cela qui manque sur la planète. Alors un de moins... Oui, mais justement, avec ces forces noires... qui s'agitent ici et là... peut-être un enfant de plus pourrait servir à perpétuer la bonne cause.. oui, mais s'en occuper tous les jours, jusqu'à ???? perpétuité??? Alors, là, non... je recule... surtout, que mon couple vacille tous les six mois environ... Oui, mais après tout, la joie de le voir... de partager avec lui, ou elle? Et si jamais, je regrettais? Oui, mais les soucis... J'angoisse déjà assez toute seule, alors pour un autre encore??? Et puis tout lui consacrer pendant des années... surtout les premières... Là, choisir s'apparente vraiment à la sensation de mourir. Oui, tuer cet égo... l'enfermer dans l'abnégation totale... parce que, si je me lance, je n'ai bien sûr pas le droit à l'erreur.

A l'automne dernier, je suis partie en retraite... (devinez?) DE YOGA... avec un super swamy allemand. Cet après-midi là, je l'ai aidé à traduire un stage sur le stress au travail. A la fin de la dernière séance, il m'a demandé : "alors, un enfant ou pas?" J'étais très troublée... d'une part, parce que lui me troublait déjà beaucoup, ensuite, parce que sa question tombait plutôt comme un cheveu sur la soupe, et ensuite, parce que je ne lui avais jamais parlé de ce sujet auparavant. Ma réponse : "je ne sais pas." Sa réponse : "ce n'est pas une obligation. Tu peux être aussi heureuse sans. Une fois que tu as des enfants, ils passent avant tout dans la vie. Il faut le savoir." Bien sûr, ces mots n'ont rien résolu pour moi... Six mois plus tard, je me pose toujours la même question. Oui ou non avoir un enfant dans la vie. Avec le yoga.. et sa théorie, de la réincarnation... je me dis après tout, des enfants, j'en ai déjà eu plein dans des vies passées... alors ah quoi bon, encore un ? Bref, le chapitre n'est pas clos. Mais après tout, pour un sujet aussi important que de de devenir responsable d'un enfant, n'est-ce pas nécessaire de prendre son temps, même s'il passe vite ?

Si j'en crois la théorie que je répète à l'envi sur ce blog, concernant la puissance des pensées et la loi de l'attraction... j'ai le sentiment d'avoir attiré jusqu'à moi (peu importe dans quel sens cela fonctionne, lui ou moi?), cet ami ... qui dit que pour lui "choisir, c'est mourir": fidèle miroir de cette pensée qui m'obsède depuis un moment. Merci à lui de l'incarner avec autant d'intelligence et de finesse.

Et pour finir de relier cette discussion au thème principal de ce blog... Selon la philosophie du yoga, peu importe le choix... ce qui compte c'est de s'y tenir et de suivre le dharma... la voie juste. Et si vivre, c'était aussi apprendre à mourir chaque jour ? Et mourir se préparer à une autre vie ?

Om tat sat.

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